Brésil : Pantanal, Amazonie et Monte Roraima

20 juin, 2017

L’année 2014 a été marquée par une volonté collective de mise au vert. En effet, toute l’équipe Terra Brazil a choisi de fuir l’agitation carioca (de Rio de Janeiro) et la vie urbaine pour prendre un grand bol d’air frais, d’autant plus après une coupe du monde de football bien animée. Pour cela, rien de tel que de choisir les plus grands espaces naturels du pays :

  • Luiza a choisi les vastes étendues sauvages partiellement inondées du Pantanal et les sources d’eaux cristallines de Bonito.
  • Nivea s’est évadée en Amazonie en pleine période de coupe du monde de football pour suivre l’événement avec les caboclos.
  • Luc s’est attelé à l’ascension du Monte Roraima, situé à l’extrême Nord du Brésil.

Voici ci-dessous le récit de nos aventures :

Carte des régions brésiliennes visitées par Luiza, Nivea et LucCarte des régions brésiliennes visitées par Luiza, Nivea et Luc

Luiza au Pantanal

Le Pantanal est une région pleine de prairies et savanes inondables (selon la saison) où la diversité animale est facilement observable du fait d’une basse végétation. L’endroit est très recherché pour les amoureux de la nature et de photographie.

Ce que très peu de personnes savent est qu’il existe “12 différents” (voire plus) Pantanal. Ces sous-régions sont définies en accord avec le régime des eaux des rivières, ce qui modifie la répartition de la flore et de la faune et les caractéristiques de chaque région.

Lors de mon voyage de reconnaissance, j’ai eu l’occasion de découvrir 3 différents ecosystèmes à travers la visite de quelques fermes. Il est intéressant de noter que selon l’accessibilité et les caractéristiques de la nature, chaque “fazenda” developpe un type différent d’activités : bétail, élevage de chevaux, cultures de riz, etc.

J’ai choisi de vous présenter la région du Rio Negro.

L’aventure commence à Campo Grande où, à ma grande surprise, j’ai été informée que mon transfert terrestre avait été annulé ! (aie !) 10 minutes après, nouvelle surprise : le transfert sera fait en avion ! Du village d’Aquidauana, embarquement à bord d’un petit avion et début de mon aventure direction le Pantanal. En altitude, nous pouvons comprendre un peu mieux le relief et apprécier la beauté des paysages.

Mon petit avion avant décollage d’Aquidauana vers le PantanalMon petit avion avant décollage d’Aquidauana vers le Pantanal

Vue aérienne, survol du Pantanal au BrésilVue aérienne, survol du Pantanal au Brésil

Une fois sur place, à partir du Rio Negro, la découverte de la région se fait à pied ou en barque.

Navigation bateau à moteur - fruits azedinhas - Rio Negro, PantanalNavigation bateau à moteur – fruits azedinhas – Rio Negro, Pantanal

Safari canoë - Rio Negro, PantanalSafari canoë – Rio Negro, Pantanal

Découverte de la faune du Pantanal, BrésilDécouverte de la faune du Pantanal, Brésil

Perroquet du Pantanal, BrésilPerroquet du Pantanal, Brésil

L’attrait principal de la visite de cette ferme est que toutes les visites sont faites en privatif, et les propriétaires sont toujours présents pour les petites attentions.

Et oui, ces petites attentions font toute la différence, et attirent des gens du monde entier. Pendant mon séjour, il y a eu un petit groupe de 7 personnes de Singapour qui est venu avec son propre petit avion privatif pour un voyage de quelques jours

Le confort de la pousada est simple, l’eau chaude et la climatisation pour les nuits sont assurées. La nourriture est très très savoureuse. Et les desserts, on n’en parle même pas, plusieurs types de confitures et compotes faites maison avec des fruits regionaux, sans compter la confiture de lait.

Il faut bien savoir que le Pantanal ne se visite pas toute l’année. Le régime des eaux dicte la saison. Mon choix pour connaitre la région (mi-novembre) a été un peu limité. Le pluies commençaient et mon retour en 4×4 n’a été pas le meilleur choix.

Après quelques frayeures, voila, nous étions coincés embourbés au milieu de nulle part. 2 solutions : attendre que quelqu’un apparaisse dans une “non route” ou partir à pied dans la boue. Moi et le chauffeur Carlos optons pour la boue, pour essayer d’accéder à une ferme de bétail et demander de l’aide. Quelques mètres plus loin, Graças a Deus (comme on dit ici), un riche fermier passait par là dans son gros 4×4, et comme par hasard avec un tracteur d’appui ! Et voila, nous étions sains et saufs. Bien, pas 100% confiants, devant toutes les grandes flaques, Carlos descendait de la voiture pour mesurer la profondeur. Avec 4h de retard nous sommes finalement arrivés à Aquidauana.

Retour en 4x4 - Pantanal, Rio NegroRetour en 4×4 – Pantanal, Rio Negro

Safari Jeep - Coucher de soleil sur les salines - Pantanal, Rio NegroSafari Jeep – Coucher de soleil sur les salines – Pantanal, Rio Negro

Le village de Bonito (Beau en français) était ma prochaine étape. Le village en soit : rien de très beau, mais les environs… Une riche région de forêt, sources d’eaux et rivières de tous les côtés, quelques petites montagnes, bref, un vrai terrain de jeux pour ceux qui aiment l’eau.

 

Je suis ainsi devenue une spécialiste en flottaison, ou fluctuation. Cette activité est realisée dans plusieurs rivières de la région et attire un grand public.

Spot de flottaison à Rio da Prata, BonitoSpot de flottaison à Rio da Prata, Bonito

A l’aide d’une combinaison et d’une masque et tuba, j’ai pu découvrir 3 points de flottaison : Sucuri, Prata et Aquarium Naturel. Les trois parcours sont différents en durée mais surtout en paysage.

La rivière Sucuri, peu profonde, est connue pour ses eaux bleues turquoises. Ce parcours est conseillé pour des familles avec des enfants, car nous avons l’appui d’un bateau pendant tout le trajet.

La rivière Da Prata est le parcours le plus long et le plus connu dans la région. Avec l’aide d’un léger courant, nous descendons la rivière : promenade d’environ deux kilomètres où nous pouvons observer des dizaines d’espèces de poissons et de plantes aquatiques. Une curiosité dans cette rivière sont les puissantes sources d’eau en fond de rivière créant une bouillon d’eau froide qui nous empêche de nous en approcher.

Snorkeling à Rio da Prata, BonitoSnorkeling à Rio da Prata, Bonito

La dernière rivière a été le Aquário Natural. Sur un trajet plus court, et aussi accompagné par un petit bateau (ideal pour les enfants), le trajet dans l’aquarium est très très riche en végétation. C’est un paysage complètement différent.

Aquario Natural, Bonito, BrésilAquario Natural, Bonito, Brésil

Sans oublier de parler d’autres attractifs comme le Buraco das Araras (trou des perroquets), la Grotte du Lac Bleu et la Randonée Boca de Onça.

Randonnée Boca da Onca - BonitoRandonnée Boca da Onca – Bonito

Gruta Lago Azul - BonitoGruta Lago Azul – Bonito

Bonito est un endroit pour y dédier au moins 3 nuits de découverte.

Baignade - Estancia mimosa à BonitoBaignade – Estancia mimosa à Bonito

Observation de la faune - Estancia mimosa à BonitoObservation de la faune – Estancia mimosa à Bonito

Mais, comme un Voyage Terra ne se fait pas seulement de luxe et relaxation, j’ai decidé de faire un trajet assez demandé par les clients : joindre Foz do Iguaçu depuis Bonito en bus régulier. L’aventure fut un échec : je devais prendre un bus de Bonito direction Dourados (environ 4h de route), où je devais récupérer un autre bus qui venait de je ne sais où direction Foz do Iguaçu.

Le discours au guichet de bus: “Ne vous inquiétez pas, le bus va vous attendre. Et s’il ne vous attend pas, vous pouvez essayer de prendre le prochain.” Aventure annoncée, aventure vécue : arrivée à Dourados avec une heure de retard, le bus était déjà parti, le prochain était plein et je devais attendre 6h pour l’autre. Après avoir “dragué” toutes les filles du guichet, je suis arrivée à joindre par téléphone le chauffeur du bus, par chance, il était en train de faire une pause pour manger. Je saute dans un taxi après 20 minutes et réussis à rejoindre le bus.

Expérience à déconseiller fortement à des personnes qui ne sont pas habituées avec la langue ou avec ce type d’improvisation.

Nivea en Amazonie

Avez-vous déjà entendu parler de l’archipel Anavilhanas?

C’est l’un des plus grands dans le monde situé au cœur du Brésil, plus précisément au beau milieu du Rio Negro, la rivière d’eau noire de l’Amazone, entre Manaus et la petite ville de Novo Airão.

Archipel Anavilhanas en Amazonie, BrésilArchipel Anavilhanas en Amazonie, Brésil

Navigation sur les eaux du Rio Negro, archipel Anavilhanas, BrésilNavigation sur les eaux du Rio Negro, archipel Anavilhanas, Brésil

L’archipel comprend plus de 400 îles qui forment un écosystème très riche, notamment par la présence de dauphins roses sautant devant nos yeux. L’Amazonie est un paradis pour les amoureux de la nature et de la photographie.

De nombreuses activités sont possibles pour une bonne découverte de la région : visite de grottes, séjours balnéaires sur les plages qui se forment à la descente de la marée, randonnées (durant la saison sèche de Septembre à Février)  et sorties en bateau pour observer la faune et les paysages.

Plus proche de Manaus, sur le Rio Negro, vous aurez l’occasion de nager avec les dauphins roses. Un moment inoubliable. Une autre possibilité est la visite des maisons de caboclos, métis descendants d’Indiens et de colons portugais qui partagent l’Amazonie avec les populations indigènes.

Baignade avec les dauphins roses - BrésilBaignade avec les dauphins roses – Brésil

L’Amazonie est un des plus beaux endroits pour la photographie.  Le reflet des arbres et nuages sur l’eau confondent notre regard. Le coucher de soleil et l’aube sont uniques ici, proposant un panel de couleurs incroyable.

L'aube en Amazonie au BrésilL’aube en Amazonie au Brésil

J’ai eu la chance de visiter la région durant la Coupe du Monde de football 2014. Les caboclos ont généreusement ouvert leurs maisons et nous ont invités à voir les matchs chez eux.

Petit rappel: dans les lodges en forêt, il n’y a pas de télé.

Match de foot en Amazonie brésilienneMatch de foot en Amazonie brésilienne

Luc au Monte Roraima

Pour les amateurs de dessins animés, vous n’avez surement pas raté « Là-haut » (Up), la belle histoire d’un petit garçon tout rond, scout, et d’un vieux monsieur qui avait un vieux rêve : se rendre aux chutes du Paradis. Pour cela, il équipe sa maison de milliers de ballons de baudruche et s’envolent tous deux en direction de nulle part. Le hasard faisant bien les choses, ils se posent tout près des fameuses chutes (inspirées par Salto Angel, Vénézuela). Les décors qui s’en suivent dans le film d’animation ne sont autres que les paysages uniques des sommets des deux inséparables Mont Roraima et Mont Kukenan.

Panorama Monte Roiraima et Monte Kukenan - BrésilPanorama Monte Roiraima et Monte Kukenan – Brésil

Cette charmante petite histoire s’est en réalité inspirée d’une histoire vraie : l’expédition d’un explorateur britannique en 1838.

Afin de le situer : le Monte Roraima se trouve exactement à la pointe extrême Nord du Brésil, marquant la frontière avec le Venezuela et la Guyane en son sommet.

Il fait partie d’une chaîne de Tepuys, hauts plateaux aux parois abruptes pouvant atteindre entre 1500 et 3000 mètres d’altitude. Peu de leurs sommets sont accessibles à pied.

Borne triple frontière Brésil - Vénézuela - Guyane - Monte RoraimaBorne triple frontière Brésil – Vénézuela – Guyane – Monte Roraima

Monte Roraima - BrésilMonte Roraima – Brésil

En manque de ballons de baudruche, j’ai finalement décidé de me lancer dans cette aventure à pied. J’ai choisi mon caillou, ce sera le Monte Roraima.

Je me suis donc joint à une bande de joyeux lurons brésiliens pour une aventure de 9 jours dont 7 jours de marche. L’expédition débute à Boa Vista, capitale de l’Etat du Roraima.

Trek des Tepuys - randonnée Mont RoraimaTrek des Tepuys – randonnée Mont Roraima

Une unique voie, du côté vénézuélien, permet de franchir les 1000 mètres de falaises pour atteindre le sommet. Nous récupérons notre équipe de porteurs, Indiens Pemons, en charge de toute la logistique (tentes, cuisine, bouffe, toilettes, etc) au petit village de Paraitepuy, point de départ du trekking.

Porteur ascension Monte RoraimaPorteur ascension Monte Roraima

Porteur ascension Monte RoraimaPorteur ascension Monte Roraima

Durant toute l’expédition, ils nous font partager les nombreuses légendes qui animent les populations indigènes au pied des tepuys et expliquent leur respect et admiration pour la montagne sacrée.

Le Mont Roraima serait ainsi le lieu de repos des esprits Mawari. La montée de la falaise ne peut se faire qu’après avoir demandé la permission d’ascension à Makunaima, dieu gardien des Monts.

Le Mont Kukenan, voisin du Roraima, impressionne tout autant et intrigue : nos porteurs l’appellent Matawi, ou la montagne qui tue. Le gouvernement du Venezuela en a d’ailleurs interdit l’ascension suite à plusieurs disparitions.

Mont Kukenan - BrésilMont Kukenan – Brésil

Deux jours de marche nous permettent d’atteindre la base du Mont. Le Tepuy prend différents visages. Une grosse averse et des centaines de cascades d’eau se dessinent sur les falaises abruptes du Roraima et du Kukenan.

Mont Kukenan depuis Monte Roraima Mont Kukenan depuis Monte Roraima

Le troisième jour de marche marque l’arrivée au sommet du plateau : surréel.

Changement radical de :

  • conditions climatiques : on passe de 20-22°C à 10°C (0°C la nuit) au sommet. A une moyenne de 2700 mètres d’altitude, on enfile les anoraks.
  • paysages : rien à voir avec la forêt tropicale humide et la savane qui s’étendent au pied du Roraima, le sommet se caractérise par des formations rocheuses noires sculptées par les conditions climatiques extrêmes. Cette masse rocheuse est l’une des plus ancienne sur Terre (1,7 à 2 milliards d’années). Ainsi une forte pluviométrie a provoqué la formation de nombreuses grottes et gouffres, les rochers prenant tous types de formes laissant libre court à l’imagination.
  • végétation : peu de végétation résiste au climat. Beaucoup d’espèces endémiques et plantes carnivores se sont adaptées au sol si particulier.

Monte Roraima - sommetMonte Roraima – sommet

Monte Roraima - plante carnivoreMonte Roraima – plante carnivore

Le plateau sommital mesure 10 km de long pour 5 km de large, 85% appartient au Venezuela, 10% à la Guyane et seulement 5% au Brésil.

Nous nous installons pour 3 nuits au sommet dans un « hôtel » comme ils disent, une caverne.

Monte Roraima - campement au sommetMonte Roraima – campement au sommet

S’en suivent deux jours de découverte des principales attractions du plateau : points de vue à couper le souffle, la vallée des cristaux, le point de triple frontière, la fosse, les « jacuzzis », etc. On en a pris pleins les yeux.

Monte Roraima - jacuzzisMonte Roraima – jacuzzis

La descente s’est faite rapidement en 2 jours de marche.

Luc en méditation au sommet du Mont RoraimaLuc en méditation au sommet du Mont Roraima

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