PEUPLES D’AMAZONIE

Diversité ethnique :

Le nombre de peuples d’Amazonie est une valeur relative étant donné les mouvements complexes et regroupements ou divisions ayant eu lieu dans l’histoire non écrite de ces populations. La perception de ces peuples d’eux-mêmes ou par les autorités évoluant, les chiffres doivent être pris avec beaucoup de recul.

21 groupes ethniques

230 groupes ethniques dont 77 isolés.

On pourra ajouter à ces groupes l’ensemble informel des « caboclos », des métis provenant de la rencontre des amérindiens et des immigrés blancs descendants des européens. Riverains des fleuves amazoniens, c’est le groupe de cette région le plus important.

54 groupes ethniques.

10 groupes ethniques dont 2 isolés.

6 groupes ethniques.

60 groupes ethniques dont 20 isolés.

19 groupes ethniques.

Restent le Surinam et la Guyana dont la population amérindienne est très réduite et désormais mélangée, pour lesquels il est difficile d’obtenir des chiffres.

Traditions :

Ces populations conservent encore aujourd’hui, même si influencées ou mélangées, des systèmes de croyances, des cosmovisions, qui les rendent non seulement uniques mais qui participent à la richesse culturelle et spirituelle de l’humanité.

Leur relation avec la nature, leur environnement quotidien, dont ils dépendent, les rendent aujourd’hui exemplaires sur certains aspects par rapport à notre société dont l’environnement s’est urbanisé à tel point que le lien avec la nature s’est distancié considérablement, raison sans doute des dégâts que nous faisons à la planète.

Sans tomber dans l’innocence ou l’ingénuité, il est intéressant de comprendre leurs modes de pensée afin de réenchanter cet univers. La recherche actuelle, notamment concernant les façons d’interrelation entre les espèces végétales, apporte un langage scientifique à ce que savent ces peuples (ou savaient en fonction de leur degré d’acculturation) de manière empirique ou spirituelle.

On ne peut juger leurs stades d’évolution avec nos critères purement techniques. Les considérer comme « arriérés » ou « sous-développés » n’a guère de sens si l’on ne tient pas compte d’autres facteurs, leur environnement féroce ou leur degré de bonheur.

Parmi leurs traditions, je souhaiterais mentionner l’art plumier, aujourd’hui restreint en raison de la pression exercée sur la faune (de nombreuses législations l’ont interdit ou limité). On trouve dans de nombreux musées de magnifiques exemplaires de cet art.

Citons le musée du Quai Branly à Paris ou le MAM de Genève.

Une autre tradition est celle des états modifiés de conscience obtenus au travers de l’usage de plantes psychotropes. Ce sujet est évidemment délicat puisqu’il est associé à la consommation de drogues. Les nombreux ethnologues ayant travaillé sur ce sujet ont aujourd’hui distingué ces préparations traditionnelles (dont des preuves archéologiques font remonter leur usage jusqu’à plus de 3000 ans en arrière) ne provoquant aucune accoutumance des drogues synthétiques dont les ravages sont connus. Pour ne citer qu’un exemple certaines recherches ont démontré l’efficacité de certains breuvages amazoniens comme l’ayahuasca pour traiter la toxicomanie, ce qui pourrait sembler sans analyse profonde une contradiction. La recherche évident ne coïncide pas avec les législations et au mieux l’emploi de ces plantes est toléré dans le cadre des pratiques de certains groupes ethniques, au pire purement interdite comme le sont les drogues de synthèse. C’est un sujet sur lequel il convient de prendre beaucoup de recul et de précautions, d’une part pour le comprendre, d’autre part pour l’expérimenter.

Ces traditions sont à lier à la compréhension du monde de la part de ces peuples et à leur manière de se relationner avec leur environnement au sens large (le monde des ancêtres, les principes qui régulent la planète, et ce qui circule au sein de l’univers).

On y retrouve des règles strictes pour ne pas rompre l’intégrité du monde, sans quoi l’individu contrevenant tombe malade. Des techniques pour entrer en contact avec les principes énergétiques qui nous entourent, pour demander leur clémence ou obtenir une information qui permette au groupe de prendre des décisions. Des méthodes pour diagnostiquer et soigner un mal.

Bref tout un arsenal de pratiques et de perceptions, lointaines de nos croyances ou certitudes, mais qui dépassent le simple folklore en donnant là un prisme nouveau à qui veut bien s’y intéresser.

Côté artisanat il y a des choses très intéressantes, qui vont des objets utilitaires du quotidien aux céramiques et tissus.

les textiles peints ou cousus de fils colorés des Shipibo-Conibos du Pérou, dont les motifs géométriques (les « kene ») sont liés aux visions des chamans de la tribu.

amazonie artisanat
amazonie artisanat

les céramiques canelo (kichwa) d’Equateur, appelés mocahua, aux teintures naturelles, brûlé au feu de bois, et peintes avec des cheveux humains :

la vannerie destinée à transporter poissons, manioc et autres produits récoltés, comme les paniers en fibres naturelles des Yanomami du Venezuela et du Brésil

vannerie amazonie
vannerie amazonie
amazonie vannerie
amazonie vannerie

Lances et sarbacanes

lance amazonie

Plus récemment on pourra citer la peinture plus contemporaine, très souvent liée aux états visionnaires. Il s’agira de peintures sur toile moderne ou parfois sur de l’écorce séchée (exemple de la « llanchama »), comme celles de Pablo Amaringo au Pérou :

art amazonie